PRESSE 
Delitte Didier 03 20 91 65 72
13 r St Sauveur 59650
Villeneuve d'Ascq France
Didier-Delitte@wanadoo.fr
Rêve de Cuivre
UN DINANDIER A VILLENEUVE D'ASCQ !!!

Au fond de son petit jardin, dans sa "bulle" comme il le dit, Didier Delitte assouvit sa passion. A l'abri des regards indiscrets, il déforme, comprime, violente à coups de marteau répétés des heures durant. Et sa tenacité n'a de répit que lorsque l'objet de sa passion est maîtrisé, jugulé, pour devenir l'image parfaite de ses rêves. Rassurez-vous, la passion de Didier n'est ni illicite, ni inconvenable. Ce qu'il aime par dessus tout, c'est le cuivre. Le cuivre qui a transformé sa vie et celle de sa famille. Le cuivre qui a fait de lui, aujourd'hui, un DINANDIER D'ART.
Une technique industrielle du Moyen-Age

   Son art s'affiche dans toutes ses émotions, des murs du vestibule au salon. Des objets tantôt décoratifs, tantôt fonctionnels viennent s'ajouter aux tableaux classiques: vases comme taillés dans un tourbillon, échiquier franchement design, verrous et caches-interrupteurs aux allures médiévales.
   Dans sa cabane, Eden discret, il laisse son imagination guider ses gestes. Ses outils sont anodins: des clous, un chalumeau, de minuscules burins, et un barbecue transformé en forge de fortune. Ce qui était d'abord un passe-temps est ensuite devenu un loisir puis une passion. La technique reste assez difficile à expliquer. Evoquons au moins le souvenir du bruit du marteau sur le cuivre, l'odeur du plomb qui fond.
La première fois que Didier Delitte a façonné une feuille de cuivre, il en a fait un bouclier. Il le garde par référence. Chaque réalisation est le fruit de recherches méthodiques, d'un savoir-faire amélioré. "Je respecte mon instinct, ce que je fais correspond à mon identité."

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Envie de sculpture


Didier est en quelque sorte l'héritier des dinandiers du Moyen-Age. Avec la création artistique en plus, pourrait-on ajouter. Cette passion est quasi-dévorante, car il y passe l'essentiel de son temps libre, surtout les week-ends quand il n'expose pas. La réalisation de ses modèles est sans doute le moment le plus attendu par cet artiste. Quand il parle de toutes ces heures passées avec le métal, son regard s'illumine. Le cuivre le fait vibrer. C'est devenu une obsession avoue-t'il.
   Didier ne choisit pas ses modèles au hasard, loin de là. Son inspiration lui vient directement de ses rêves. Ses "flashs" peuvent survenir à n'importe quel moment du jour et même de la nuit.
Quand il prend une plaque de cuivre ou un obus, Didier n'a plus qu'un seul but: lui donner la forme exacte de son rêve. Il n'hésite pas à s'enfermer dans une toute petite cabane au fond de son jardin. C'est là que naissent ses oeuvres.
En souvenir de
son Grand-père


Ce passe-temps trés particulier, il le doit de son grand-père, Poilu de la Grande Guerre, qui récupérait de vieilles douilles d'obus afin de les former, ou de les déformer à son goût. Didier en garde un souvenir ému. En retrouvant la même passion, il arrive presque à le faire revivre.
   Autour de lui, le cuivre ne suscite pas la même folie. Sa femme et sa fille ne comprennent pas toujours. Malgrès tout, il sait qu'elles sont fières de ses réalisations. "Quand quelqu'un vient à la maison et qu'il me dit "c'est vraiment bien ce que tu fais", je vois bien qu'elles sourient." Et c'est peut-être là, la plus belle récompense.
• L. QuentinPhotos Copyright 2000
Que cela plaise...
ou non.


Après le temps des secrets et des timidités artistiques, est venu le temps des expositions. Didier a accepté d'offrir au regard du public ses travaux, à Camphin, au salon de l'artisanat à Villeneuve d'Ascq, la ferme Dupire...
   Didier Delitte ne vit pas encore de son art, malheureusement, mais il souhaite s'établir dans un avenir proche.
Sa passion lui a value plus d'une fois les honneurs de la presse régionale, sa renommée grandit au rythme de ses expositions, mais comme il se plaît lui même à le dire: "Ce que j'aime, lors d'une exposition, c'est le contact avec les gens". Il avoue éprouver beaucoup de joie lorsque les visiteurs apprécient son art.
"Humainement, c'est trés enrichissant et même flatteur de constater que ce que je réalise puisse prendre un sens pour d'autres."

S'il passe prés de chez vous, n'hésitez pas à aller le voir modeler, ça vaut le détour !


   
 
INTERVIEW 
QUAND LE CUIVRE VAUT DE L'OR...

I - Quel a été votre parcours pour devenir Dinandier d'art ? Etait-ce aussi une passion quand vous étiez petit ?
La dinanderie a fait partie de ma vie trés tôt, mais j'ai attendu longtemps avant de la pratiquer. Cela a d'abord été un passe-temps, puis c'est devenu un loisir, maintenant c'est une passion. Un dimanche matin, je me suis mis à fabriquer un bouclier. Le résultat ne fût vraiment pas terrible, mais je l'ai tout de même conservé. C'était le premier. Puis j'ai recommencé avec quelque chose de plus compliqué: un aigle. J'y ai ensuite passé tous mes week-ends.
Une passion dévorante

• 28 et 29 Novembre 1998Haysnes
II - Quelqu'un vous a t'il appris comment travailler le cuivre et le laiton ?
Mon grand-père faisait ça, c'était un artiste. Des copeaux de cuivre traînaient un peu partout chez lui, traces d'une passion dévorante. Après la guerre de 1914, il s'est mis à travailer des obus, comme beaucoup de Poilus, pour le plaisir. Quand je suis dans mon atelier, il m'arrive d'avoir la sensation que c'est lui qui tient le marteau et qui guide mes gestes. Je ne savais rien de cet art. Ce que je sais, je l'ai appris par moi-même; la technique de couler du plomb à l'arrière de la feuille de cuivre par exemple, pour la façonner, je l'ai trouvée tout seul. Mais c'est en pensant à lui que j'ai réalisé l'Angelus, (qui représente des paysans travaillant dans un champ).

III - Avez-vous récupéré des outils qui appartenaient à votre grand-père ?
Malheureusement non. Quand il est mort, je ne m'intéressais pas encore à la dinanderie. Les outils que j'ai, je les trouve en faisant les brocantes. Il ne faut pas d'outils spécifiques, il y a un peu de tout. Il faut beaucoup de patience et d'amour, et ce qu'on crée est automatiquement beau et réussi. L'important, ce ne sont pas les outils, c'est d'aimer ce qu'on fait.

L'odeur du cuivre chaud
IV - Pourquoi la dinanderie vous passionne t'elle ? C'est impossible de décrire une passion. Elle est là, mais on ne sait pas expliquer pourquoi. Je crois que ce que j'aime, c'est de faire naître quelque chose de très très beau à partir de quelque chose de brut et de très laid, comme un obus. C'est le fait de créer. Et puis il y a l'ambiance, l'odeur...

Ca sent le cuivre chaud, l'étain, le plomb. C'est vraiment prenant. Quand je suis dans ma petite baraque, je perds complétement la notion de l'heure. Il faut que mon épouse vienne me prévenir que c'est déjà l'heure de manger ! Je suis complétement déphasé.

V - Aviez-vous d'autres passions avant elle ?
Pas vraiment. J'aimais aller à la pêche, j'aimais la moto... Mais ce n'est pas comparable.

VI - Vendez-vous vos créations ?
Si je peux en vendre, j'en vendrai, mais ce serait un vrai prix, pas dans une braderie. Sans compter la matière première, chaque objet représente beaucoup d'heures de travail, Ce sont des oeuvres uniques. Quand vous avez façonné quelque chose à votre idée, cela fait partie de vous. C'est difficile de s'en défaire.

Il faut aimer ce que l'on fait
VII - Comment vous procurez-vous votre matière première ?
Je fais les brocantes, pour trouver des douilles d'obus, des tambours d'anciennes machines à laver... Mes amis savent ce que je recherche; s'ils tombent sur un bout de métal, ils savent qu'ils peuvent me le prendre.

VIII - D'où tirez-vous votre inspiration ?
De tout: un événement, une émotion, un symbole... Je fais les objets par période: il y a eu la période cache-clés ou cache-interrupteurs, la période verrous, maintenant je fais des nus. J'aimerais faire des sculptures, mais je n'en ai pas la place dans ma petite bulle. Dés que quelque chose me passe par la tête, je m'y mets. Si je ne saisis pas l'instant, le lendemain, je ne

ressens plus la même émotion. C'est surtout quand je rêve que je crée mes modèles. A toute heure, je peux "voir" le sujet de mon prochain tableau, et je dessine tout de suite le modèle. La nuit, quand j'ai une idée, je me lève et je la dessine. Mais cela arrive souvent au travail. Pendant les réunions, je griffone tout le temps... (En montrant un tableau) ce cheval, je l'ai vu dans un rêve, il souffrait horriblement et son coup s'allongeait. Le tableau est la réplique exacte de ce que j'ai rêvé. Ce sont des moments en dehors du temps, des moments d'oubli. J'ai l'impression de revivre quelque chose qui me serait arrivé dans une vie antérieure. C'est "magique".
Les rêves deviennent créations


IX - Qu'est-ce que cela vous apporte de participer à des expositions
Ce qui est bien dans ces expos, c'est le contact avec les gens, mais ce qui me fait vraiment plaisir, c'est quand quelqu'un s'arrête et me dit qu'il apprécie ce que je fais. Surtout quand c'est quelqu'un de plus âgé que moi, qui a plus d'expérience, plus de sagesse. Humainenemt, c'est trés sympa les expos.